Notre équipe est entièrement féminine. Nous n’avons pas forcément l’habitude de travailler ensemble, mais avons hâte de collaborer.
Annwenn Corouge, en bloc de spécialité culture et communication, est passionnée par les affaires publiques : travailler en lien avec les acteurs publics lui semble très enthousiasmant. Solène Alavoine, dans le même bloc qu’Annwenn, est curieuse et s’intéresse à de nombreux domaines. Elle a hâte de toucher à tout lors de la semaine data. Cloé Lachaux, également en bloc culture et communication, n’a pas particulièrement d’attente, elle n’est pas intéressée par la question des data, mais est prête à s’investir à fond. Peut-être changera-t-elle d’avis ! Quant à Lola Renard, elle est en bloc politique et juridique, elle suit le cours de collectivités territoriales enseigné par Adrien Monat. Elle attend donc de la semaine challenge data de mettre en application ce qu’elle voit en classe. Mila Gaucher, aussi dans le bloc politique et juridique, est très enthousiaste à l’idée de participer à une semaine à l’IEP qui sort du format classique des cours. Elle ne connait pas encore grand-chose du monde des data, mais attend avec impatience d’en savoir plus. Maëlle Widmann, en spécialité Europe et International, est inscrite à la prépa journalisme de Sciences Po Saint-Germain-en-Laye. Elle est passionnée par l’actualité et les médias. Le challenge data lui apparait comme une nouvelle occasion de mettre ses compétences journalistiques au service du monde de la data. Pour finir, Clara Esnault, en bloc Europe et International, est aussi inscrite à la prépa journalisme. Elle souhaite plus tard travailler comme journaliste radio, toutefois, le métier de datajournaliste ne lui est pas du tout familier, elle aimerait donc en savoir plus pour étendre sa culture journalistique.
Notre équipe est alors composée de personnes venant de tous blocs de spécialité différents, cela nous apparait comme une richesse, chacune de nous va pouvoir apporter son expertise. Notre équipe en connait donc assez peu sur le monde de la data et le datajournalisme, toutefois nous sommes toutes partantes pour en apprendre plus sur le sujet.
Notre groupe se retrouve dans l’amphithéâtre pour présenter la semaine Challenge Data. La présentation se déroule bien, mais les informations communiquées sont nombreuses et le stress monte. Les attentes sont partagées au sein du groupe, nous entamons la semaine avec un mélange d’impatience et d’anxiété.
Une fois installées confortablement dans la salle de cours, nous allumons nos ordinateurs et le challenge data est officiellement lancé ! Nous décidons d’abord de choisir nos sujets favoris : celui de la carte scolaire s’impose à l’unanimité. Cependant, à 14h, la nouvelle tombe : nous sommes choisies pour travailler sur le thème des véhicules électriques. La nouvelle est accueillie avec quelques brins de scepticisme et déception. Cependant, nous sommes motivées et nous avons à cœur de relever ce pari pour le moins audacieux.
Après avoir réalisé avec brio pour certaines (et moins pour d’autres) la formation PIX, nos rôles se définissent petit-à-petit. Deux de celles qui ont le plus surpassé les défis imposés par Excel, Lola et Mila, deviennent analystes. Annwenn, dont l’appétence pour le plaidoyer ne cesse de grandir, choisit de travailler comme chargée d’affaires publiques afin d’entretenir un rapport privilégié avec les collectivités territoriales. Cloé et Maëlle, souhaitant écumer les différentes documentations et s’approprier la littérature complexe et dense des data, se positionnent comme documentalistes.
Enfin, poussées par la volonté d’en apprendre plus sur un sujet qui les passionne – le datajournalisme –, Clara et Solène décident de devenir narratrices. Une fois les rôles définis, nous nous attelons à choisir la collectivité territoriale sur laquelle nous devrons travailler durant la semaine. C’est un point compliqué : certaines d’entre nous aimeraient étudier le cas de l’Ile-de-France, possiblement à travers l’étude de cas de Saint-Germain-en-Laye, quand d’autres veulent se détacher de ces territoires. Nous sommes cependant d’accord sur le fait qu’il faille trouver une collectivité importante en termes de taille : les grandes villes, comme Lyon ou Montpellier, ou même les régions. La région du Sud (PACA) nous est finalement attribuée et nous en sommes ravies. Les informations sont faciles d’accès et notre responsable Datactivist nous annonce même que nous avons la chance d’avoir d’ores-et-déjà le contact d’une représentante de la collectivité.
La discussion s’anime entre Cloé, la documentaliste, et Solène, la narratrice
Après une pause déjeuner bien méritée, l’après-midi devient ardue, car nous devons chacune nous former individuellement à notre rôle. Cela n’est pas toujours simple et nous avançons lentement, mais sûrement. Lola et Mila apprivoisent doucement l’outil Exploratory tandis qu’Annwenn, Cloé, Clara et Solène se renseignent sur la région du Sud et les contacts à explorer. Les idées fusent et la difficulté principale de nos documentalistes et narratrices constitue en la multiplicité des axes possibles. Petit-à-petit, l’attention se porte sur les lieux de recharge électrique et leur localisation. Cloé définit également le terme de “véhicule électrique” et nous décidons donc de travailler à la fois sur les voitures, les bus, les trottinettes… Solène et Clara cherchent à donner le ton de notre futur article en se renseignant sur le monde de l’électrique.
Quant à Annwenn, elle a eu un contact privilégié avec une collaboratrice de la région Sud : elles sont actuellement en discussion par mail afin qu’elle nous donne de nouveaux contacts et nous transfère les jeux de données nécessaires à la construction de notre projet. Le travail majeur de notre chargée d’affaires publiques devient alors celui de la cartographie et de la catégorisation, à la fois du problème, mais aussi de l’acteur en lui-même.
La journée se poursuit et nous continuons chacune à apprivoiser notre rôle, notamment via le remplissage de la plateforme Airtable. En consultation avec l’ensemble des personnes du groupe, nous commençons à voir les contours de plusieurs angles d’approches se définir : dans un premier temps, l’angle logistique (c’est-à-dire le placement des bornes, le temps de recharge…) nous apparait comme logique. Ensuite, l’analyse comparée par rapport à la population – notamment quel type de population a accès aux véhicules électriques - semble être un point intéressant à soulever pour une collectivité territoriale puisque cela permettait peut-être la réduction des inégalités. Enfin, nous nous interrogeons sur la pertinence d’évoquer les flottes privées, à savoir le recours aux véhicules électriques par les compagnies privées (comme les entreprises de livraison), mais également les incitations étatiques pour verdir les déplacements.
À 17h, Annwenn réussit à avoir au téléphone notre contact de la région Sud. On nous annonce alors que la collectivité territoriale région Sud demande que nous changions totalement d’axe de travail puisqu’elle n’a aucune data sur le sujet des véhicules électriques. Après avoir longtemps hésité avec un thème sur les pistes cyclables, nous décidons, en partenariat avec la région Sud, de travailler sur les commerces de centre-ville.
Nous sommes contentes, car cela était notre second choix. Cependant, le revirement de situation nous oblige également à multiplier les nouvelles recherches ainsi qu’à trouver de nouveaux angles afin de nous préparer convenablement à la journée de demain. Lola donne alors l’idée des commerces de centre-ville face aux émeutes, incidents météorologiques… Si cette idée nous emballe, elle nous parait cependant difficilement réalisable en termes de quantité trouvables de données. Nous pensons également au plan Action cœur de ville de la région Sud et son influence sur le développement des centres-villes, afin de créer une comparaison entre les villes possédant le plan et celles ne l’ayant pas. Enfin, nous trouvons intéressant de s’interroger sur le maintien des petits commerces face aux enjeux du XXIᵉ siècle comme l'e-commerce, la sédentarisation, la crise sanitaire du COVID-19 ou encore les mégacentres commerciaux.
Au fur et à mesure que les minutes passent, la fatigue se fait de plus en plus sentir, mais nous tenons bon. Jusqu’à 18h, nous continuons sans relâche d’écumer les articles, de trouver de nouveaux angles d’attaque et de nous renseigner sur la politique de la région Sud à propos des commerces de centre-ville. Le travail est assez facile, notre contact à la Région nous aidant puisqu’elle nous communique les axes qu’elle aimerait approfondir. De plus, les informations sont assez nombreuses sur internet et nous apprenons qu’il existe même des jeux de data déjà disponibles et accessibles en libre-service sur le sujet.
Fin de journée difficile pour Mila, notre analyste
Ainsi se termine la première journée du Challenge data : un thème particulièrement intéressant, un contact avec la collectivité territoriale réactif et aidant et une volonté toujours plus grande de se rendre utile au profit de l’intérêt général.